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La déforestation en Amazonie a représenté l'équivalent de 600 000 terrains de football au cours des six premiers mois de 2022

Les entreprises de l’agrobusiness, soutenues par le président brésilien Jair Bolsonaro, déforestent l’Amazonie à marche forcée. L'ONG Greenpeace France est allée sur place constater l’ampleur des dégâts…

Eric Moranval est chargé de campagne Forêts de Greenpeace France. Il milite notamment pour que l’Union européenne cesse l’importation de produits liés à la déforestation. Pour la première fois, le militant écologiste va se rendre sur le terrain pour voir de ses propres yeux brûler l’Amazonie. Les firmes d’agrobusiness, qui font fortune dans l'huile de palme, le soja, le bétail, le cacao, le café, le bois, font leur possible pour récupérer le plus de terres en les brûlant et chassant les populations.
"On y va dans des conditions particulières car c’est la saison des incendies en ce moment. Je vais dans un écosystème et des conditions climatiques que je ne connais pas du tout. Je n’ai jamais traversé l’océan. Ça va être une grosse première", confie-t-il au magazine "13h15 le dimanche". Ces hectares de forêt sont la propriété des indigènes, des terres ancestrales que les communautés locales, aidées d’ONG comme Greenpeace Brésil, tentent de récupérer.

"La violence est malheureusement omniprésente"
L’expédition commence à Manaus, la capitale de l"Etat de l’Amazonas, au cœur de la forêt primaire. Eric a rendez-vous avec Rômulo, le correspondant de l’ONG au Brésil : "Bienvenue au bureau de Greenpeace, dit-il au Français qui constate que l’endroit est très sécurisé. Le Brésil est dans le Top 3 des pays les plus dangereux pour les défenseurs de l’environnement et des droits de l’Homme. Dans cet entrepôt, nos 4x4 blindés, parce que nous allons à la frontière de la déforestation où la violence est malheureusement omniprésente."
"Voici la carte de l’Amazonie où nous pouvons voir toutes les zones qui ont brûlé au cours des soixante derniers jours, explique un militant brésilien à Eric Moranval. Le système associe des images des lieux à risque à l’intelligence artificielle pour localiser et mesurer  l’étendue des zones brûlées." Rômulo précise : "La carte que nous avons ici montre ce que nous appelons l’arc de déforestation. Et les six premiers mois de cette année 2022 ont été les pires que nous ayons connus. On l’estime à peu près à 4 000 kilomètres carrés. Ce chiffre est difficile à imaginer… mais on parle de 600 000 terrains de football en seulement six mois !"
Francetvinfo

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