Agir avec les peuples oubliés ICRA International

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Total Energies annonce son retrait de Birmanie dans les six mois, après avoir affirmé qu’elle soutenait l’adoption de sanctions ciblées sur les revenus gaziers dans un courrier adressé à Human Rights Watch le 18 janvier 2022.
Comme de nombreuses associations de soutien aux peuples birmans, ICRA international demandait ce retrait depuis plusieurs décennies.

Pour un groupe emblématique de la présence française en Birmanie dans les pires heures de la dictature à partir des années 90, cette annonce est incontestablement un revirement. Au-delà de la communication de Total Energies sur sa « contribution positive insuffisante » qui justifierait sa décision, disons-le tout net : cette annonce est bien le fruit de la mobilisation sans faille de la société civile birmane, relayée en France et à l’étranger par plusieurs organisations de défense des droits de l’homme et de plaidoyer réunies autour d’un même but : tarir les revenus alimentant la junte birmane et ses crimes.

Dans ce contexte, Info Birmanie pense tout particulièrement à ses partenaires birmans, à leur détermination, à leur courage et aussi aux risques qu’ils ont parfois pris pour se mobiliser sur cette interpellation de Total Energies, notamment en manifestant en Birmanie.
Mais cette annonce de retrait est aussi le reflet de l’extrême dégradation de la situation en Birmanie, qui doit interpeller nos dirigeants, nos élus et nos citoyens. A l’approche des un an du coup d’Etat militaire du 1er février 2021, chacun doit prendre la mesure de la gravité de ce qu’endure le peuple birman sous la junte et agir avec force, à son échelle, pour soutenir le mouvement démocratique birman.

La société civile sera assurément vigilante dans le suivi de la mise en œuvre du retrait de Total Energies et de la reprise de ses intérêts par ses partenaires du projet Yadana, à l’heure où Chevron s’oriente aussi vers un retrait. L’annonce de Total Energies met l’accent sur le fait qu’il n’est pas tenable d’alimenter financièrement la junte. Tous les acteurs économiques doivent en prendre acte.
Dans ce contexte, l’adoption de sanctions ciblées sur les revenus gaziers en Birmanie reste un enjeu de taille. Le retrait de Total Energies doit préfigurer l’adoption de telles sanctions par les Etats-Unis et l’Union Européenne, de manière à ce qu’aucun acteur du secteur ne puisse générer de revenus pour la junte, quel que soit son pays de rattachement.

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