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Visite de la reine des Chakma en France en juin 2025

Une grande partie du monde ignore tout de ce qui se passe dans les Chittagong Hill Tract au Bangladesh. Les diasporas Jummas ont beau manifester contre les atteintes dont sont victimes leurs familles, rien ne change. 
La reine des Chakma (une des ethnies Jummas) effectue début juin une visite en France pour essayer de sensibiliser les hommes politiques, les médias et l’opinion publique afin que les Jummas puissent vivre comme des citoyens ordinaires du Bangladesh, que leurs droits à l’identité soient reconnus et qu’ils puissent vivre en paix. 

Elle vient également pour défendre les droits des femmes qui sont minorés dans une société patriarcale. Lors de sa venue, elle tentera aussi d’obtenir un soutien moral afin d’avoir la force de continuer son combat contre les injustices, de trouver des partenaires et des aides financières pour les victimes des exactions, notamment les femmes et ceux qui ont tout perdu. 
La tournée de la reine est organisée par l’association La Voix des Jummas et les élèves du lycée Flora Tristan à Montereau-Fault-Yonne, soutenus par de nombreuses associations et organisations dont ICRA. 

Rani Yan Yan, la reine des Chakma 

Rani Yan Yan, femme du roi des Chakma, Devasish Roy, est une défenseuse des droits humains et militante des droits des femmes au Bangladesh. Elle a fait des études supérieures en Australie.
 Elle a été récompensée du “Global Anti-Racism Champions Award” en 2023 pour avoir attiré l’attention de la communauté internationale sur la situation critique de sa communauté, victime de nombreuses exactions et discriminations, qui lutte pour survivre face à une population croissante de colons bangladais, eux-mêmes soute- nus par les militaires. 
En tant que leader féminine autochtone de sa région, elle travaille pour l’autonomisation des femmes autochtones, proteste contre les violences dont elles sont victimes et fait régulièrement connaitre leurs problèmes dans des réunions au Bangladesh et à l’étranger, notamment lors de rencontres avec l’ONU. 
Elle s’est imposée comme une voix intrépide et une avocate franche de l’égalité des droits, bien qu’elle ait été confrontée à d’immenses discriminations et même à la violence.

Actualités : la répression des peuples Jummas continue.

Aujourd'hui, la situation des peuples autochtones Jummas au Bangladesh reste critique, avec une augmentation des violations des droits de l’Homme malgré les changements politiques récents. 

Les Jummas, habitants originels des Chittagong Hill Tracts (CHT), une région située au sud-est du Bangladesh, ont subi des décennies de colonisation et de répression militaire. Il en résulte près de 20 ans de guerre (1980-1997). 
Bien que l’accord des CHT de 1997 ait été signé entre les responsables Jummas et le gouvernement du Bangladesh pour instaurer une paix durable, les violations des droits de l’Homme continuent. 

La chute du gouvernement de Sheikh Hasina en août 2024 et l’arrivée au pouvoir de Dr Mohammed Yunus n’ont pas amélioré la situation, mais ont plutôt exacerbé la violence contre les Jummas. 

Ainsi, à la suite de l’assassinat signalé d’un Bengali le 18 septembre 2024 dans la région de Khagrachari, une série d’agressions violentes a été lancée contre les Jummas : destructions de maisons, violences physiques, meurtres, répressions de manifestations par les forces armées. Ces violences se sont malheureusement poursuivies début 2025.

Cette situation est en contradiction avec l’engagement du gouvernement intérimaire du Bangladesh dirigé par Muhammed Yunus. Ce dernier avait promis, le 25 août 2024, de défendre les droits et la sécurité de tous les citoyens, y compris les peuples autochtones. 
 
Le programme de la visite sur le site et le fb de l’association La Voix des Jummas : www.lavoixdesjummas.org 

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