Divers groupes communautaires affirment que le récent niveau d’agression militaire de la part de l’armée birmane contre les Karens est le plus élevé depuis le cessez-le-feu conclu avec l’Union nationale karen en 2012.
Des gens qui ont dû fuir des villages dans la municipalité de Kyauk Gyi ont désespérément besoin d’aide - car ils n’ont ni logement, ni fournitures médicales, ni nourriture, ni eau potable.
Les organisations communautaires karens ont été empêchées d’apporter de l’aide à ces villageois dénués de tout.
Une alliance de groupes communautaires karens en Europe a publié un communiqué déclarant que l’obstruction à l’assistance humanitaire envers les populations déplacées «constitue aussi un crime international».
Cette alliance, le Réseau karen européen, a déclaré dans un communiqué que «34 000 personnes sont aujourd’hui cachées dans la jungle, sans abri ni nourriture, conséquence directe des tirs de mortiers et de la militarisation croissante de la part de l’armée birmane.»
Le Réseau karen européen demande à ce que les contributeurs européens au processus de paix en Birmanie dénoncent les attaques répétées de l’armée birmane contre les minorités ethniques.
À propos des pays de l’UE et des autres nations européennes, le Réseau karen européen a déclaré que, «en dépit de leur statut de principaux contributeurs dans le cadre du Fonds conjoint pour la paix, censé soutenir le processus de paix en Birmanie,» ceux-ci sont restés silencieux.
Le Réseau karen a exhorté «l’Union européenne, le Royaume-Uni, la Norvège, la Finlande, l’Italie, la Suisse et l’Allemagne, en tant que contributeurs au Fonds conjoint pour la paix, à exiger la fin immédiate des attaques systématiques de l’armée birmane contre des civils dans l’État karen.»
Il a indiqué que l’armée birmane a commencé «début décembre 2020 … à tirer sciemment des obus d’artillerie sur des zones occupées par des civils, rompant ainsi l’Accord national de cessez-le-feu (NCA).»
Les cibles incluaient des villages situés «dans les districts de Mutraw (Papun) et Kler Lwe Htoo (Nyaunglebin) de l’État karen du nord. Un civil a été tué et deux ont été blessés, dont un enfant. Ces attaques constituent des crimes de guerre.»
Des villageois karens ont affirmé à l’agence de presse Karen News que les récentes attaques perpétrées par l’armée birmane sont les pires depuis l’accord de cessez-le-feu de 2012. Ils ont ajouté que le cessez-le-feu initial avait apporté une certaine stabilité à leur vie, mais que les attaques actuelles et les déplacements vers des refuges dans la jungle ont profondément précarisé leur existence. «Nous ne pouvons pas entretenir nos cultures, nos enfants ne peuvent pas aller à l’école et il est même dangereux de rester dans nos maisons.»
Le Réseau karen européen indique que «la militarisation croissante de la part de l’armée birmane et les centaines d’incidents au cours desquels celle-ci a rompu les termes de l’Accord national de cessez-le-feu» démontre clairement que «le processus de paix actuel est absolument inadéquat, il n’apporte pas la paix et ne nous rapproche pas d’une véritable solution politique qui mènerait à une paix durable. Le soutien international actuel en faveur du processus de paix risque de retarder l’évolution vers un processus viable menant à une paix véritable dans notre pays.»
La déclaration du Réseau karen de soutien à la paix exige que le Fonds conjoint pour la paix cesse d’apporter son «soutien au processus de paix jusqu’à ce que l’armée birmane se retire des zones contestées des États à minorités ethniques dans tout le pays, et que le gouvernement et l’armée autorisent la distribution sans restriction d’aide humanitaire aux personnes
déplacées par le conflit et la militarisation des terres des minorités ethniques par l’armée birmane. Nous demandons à l’Union européenne et aux autres pays européens de travailler de concert avec les autres contributeurs au fonds conjoint pour la paix pour faire en sorte que ces mesures soient une pré-condition à la poursuite de leur soutien au processus de paix.»
Karennews.org
©Free Burma Rangers