Alors que les Nations Unies viennent de dénoncer la multiplication des assassinats de leaders autochtones lors de l'Instance Permanente sur les Questions autochtones qui vient de se tenir à New York du 16 au 27 avril 2018, nous apprenions que Olivia Arévalo Lomas, dirigeante et gardienne de la tradition de la communauté Shipibo Konibo du département d’Ucayali au Pérou a été assassinée le 19 avril dans sa communauté de Victoria Gracia, Yarinacocha
Un homme armé lui a tiré deux balles dans la poitrine, ne lui laissant aucune chance. Olivia avait 89 ans, elle avait consacré sa vie à défendre et promouvoir la culture, les traditions et les chants du peuple Shipibo, sa mort est une perte irréparable, une attaque immonde contre le peuple Shipibo et sa mémoire.
Ce n’est pas le premier assassinat dans cette région, en septembre dernier 6 membres de la communauté ont été assassinés par des hommes de mains, liés aux mafias qui trafiquent les bois précieux et la terre pour le compte notamment de groupes pratiquant la monoculture de la palme africaine à grande échelle.
Le peuple Shipibo a de multiples fois dénoncé auprès des autorités les menaces de mort et la pression imposée par ces trafiquants, cela sans être écoutés ni par les autorités régionales, ni par le gouvernement central.
Le peuple Shipibo a également dénoncé le refus du gouvernement de titulariser les terres de la communauté shipibo de Santa Clara de Uchunya, ce qui a permis entre autre au groupe Melka de s’emparer illégalement de 6 000 hectares du territoire communautaire pour y planter une monoculture de palme africaine.
L’Amazonie se convertit de plus en plus en une terre de non-droit, ou les mafias et les groupes armés agissent comme ils veulent.
Nous exigeons du gouvernement péruvien que l’assassinat d’Olivia ne reste pas impuni, nous exigeons une véritable enquête qui permette l’arrestation et la condamnation des auteurs matériels et intellectuels de ce meurtre odieux. Nous exigeons que le gouvernement péruvien protège le peuple Shipibo et son territoire, ainsi que l’ensemble des peuples amazoniens, menacés par des trafiquants, colons et entrepreneurs nationaux ou transnationaux sans scrupules qui n’hésitent pas à les empoisonner ou à les assassiner en toute impunité.
Information GITPA