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L’industrie minière de l’or en Guyane bientôt jugée illégale ?

Lettre du collectif Or de question au gouvernement français :
“Dans une décision rendue jeudi 1er juillet, le Conseil d’Etat, la plus haute
juridiction administrative, vous donne 9 mois pour renforcer votre politique
climatique et vous doter d’une stratégie compatible avec le respect des
engagements de l’Accord de Paris. Prenant acte de cette décision, le collectif Or de question vous rappelle que l’industrie minière aurifère, et
particulièrement en territoire amazonien, compte parmi les secteurs d’activité les plus polluants au monde en totale contradiction avec les engagements en matière climatique qui vous lient.

Le Conseil d’Etat a jugé qu’il revenait au gouvernement de « prendre toutes
mesures utiles permettant d’infléchir la courbe des émissions de gaz à effet
de serre », il est donc désormais temps d’interdire l’orpaillage industriel en Guyane et de respecter vos obligations régaliennes pour garantir l'intégrité de notre territoire contre l'orpaillage illégal.


C’était une demande de longue date des organisations de Guyane, soutenue par
plus de 571 450 citoyennes et citoyens et même repris par les membres de la
Convention citoyenne pour le climat (CCC) afin d’assurer la protection des
écosystèmes et de la biodiversité : l’interdiction définitive de l’industrie minière en Guyane vise à tourner la page de cette activité climaticide et mortifère.


Loin de remplir ces attentes, votre gouvernement a proposé une réforme du
code minier au sein de la loi Climat et résilience, censée introduire des
considérations environnementales dans l’arsenal législatif, prétextant ainsi une meilleure protection de la nature.

Pour le collectif Or de question, il n’y a plus à tergiverser, la filière minière aurifère industrielle n’est tout simplement pas compatible avec les exigences environnementales qu’il nous revient de respecter si nous voulons avoir une chance de remporter la bataille contre le réchauffement climatique.


En effet, selon l’association Systext, rassemblant des ingénieurs spécialistes du domaine minier, une seule mine de taille moyenne correspond à “la quantité de CO2 émise par 190 000 voitures particulières françaises pendant un an” (voir la publication). Non content d’émettre massivement des gaz à effet de serre directement responsable du réchauffement climatique, le secteur minier est une calamité pour la conservation de notre meilleur atout : les forêts. Selon la Banque Mondiale les 3 365 sites miniers présents dans le monde s’étendent sur 27% de la couverture forestière mondiale. Le “fait qu’il menace un tiers de la surface des forêts internationales est très préoccupant”, selon l’association Systext. Les forêts tropicales de Guyane sont particulièrement importantes car en raison de leur forte densité de biomasse, elles absorbent 50% de carbone de plus que les autres types de forêts. Lorsqu’elles sont détruites, par exemple pour laisser place à des
mines, elles relâchent le carbone absorbé, ce qui participe au dérèglement
climatique.


C’est pourquoi, le collectif Or de question réaffirme qu’il est de l’obligation de votre gouvernement de prendre dès à présent la décision d’interdire l’orpaillage industriel sur le territoire de Guyane et de prendre les mesures nécessaires à l'éradication de l'orpaillage illégal, en inscrivant les mesures requises dans la loi Climat et Résilience afin de respecter la décision du Conseil d’Etat et d’éviter d’autres recours que le collectif Or de Question ne se privera pas d’entamer afin de protéger les communs et les droits des générations futures.”


Le collectif Or de Question








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